Dans ce dialogue, Agnès FRANCESE et Ines JERRAY, sculptures, peintures et dessins
exposent une dimension figurative instable, flottante et organique.

Alors qu’Ines met en scène dans ses peintures, de manière tantôt chaotique
tantôt géométrique, des motifs et des figures enchevêtrées ; Agnès explore
avec ses porcelaines, des territoires imaginaires intérieurs et topographiques, des
silhouettes symboliques en milieux aquatiques, terrestres et inconnus.

La fragmentation et la multiplication des supports qu’emploient Ines  pour ses peintures et
dessins, renvoie à son intérêt pour l’observation du vivant et de l’animé, à la
décomposition du mouvement comme condition cinématographique. Le potentiel
narratif qui en découle, est également présent dans le travail de Agnès.
Par les entremêlements symbiotiques que ses pièces présentent, elle révèle une
circulation brut et onirique.

Elles s’intéressent toutes deux au personnage et au paysage, leur faisant traverser
des errements transformateurs, décrivant des moments d’improbables
métamorphoses, où des objets du quotidien côtoient une faune et une flore débordée
et débordante, où êtres et choses se mêlent dans un magma aux contours indéfinis.

Par le foisonnement des détails dans leurs travaux, par l’aspect fluctuant et répétitif
des sujets représentés, elles observent et sollicitent des expériences poétiques dans
l’environnement quotidien, réel et fantasmé. Le corps sensible y est une frontière
physique poreuse, entre l’individuel et le collectif, entre la figure et son écosystème.